La véritable histoire de la fameuse pancarte « Ici commence l’Auvergne, ici finit la France » du Col de Saint Thomas.
Frontière Franco Auvergnate ou pas ?
Non, a écrit le compétent historien régional Jean Canard.
Eh bien, il avait raison. Le panneau est devenu célèbre grâce aux médias mais aussi aux touristes qui surenchérissaient à qui mieux mieux quant à l’origine du texte. Son succès fut tel qu’il fit la joie des collectionneurs qui l’enlevèrent une bonne dizaine de fois. Il a été à chaque fois remis en place. Son origine date de l’été 1942. C’était l’occupation et si les adultes étaient inquiets, les ados ne l’étaient pas… La preuve… Une vingtaine d’étudiants de Thiers – parmi eux les 2 frères Maurice (Nanou) et René Barnerias (ancien Maire de Thiers), en pique-nique au Col St Thomas trouvèrent un sapin tombé, obstruant en partie la chaussée en terre battue et défoncée par les orages. Le passage ainsi réduit faisait un bornage naturel, d’où l’idée, non préméditée, d’en faire une douane. Il n’y avait plus qu’à signaler celle-ci par une pancarte. Un vieux panneau publicitaire fit l’affaire et un morceau de craie servit à l’inscription – plus tard, ils réalisèrent un panneau plus élaboré.
A peine terminée, une camionnette à gazogène montant poussivement du côté Loire fut invitée par les « douaniers » à s’arrêter. Surpris le conducteur ne voulut pas participer au jeu. Visiblement paniqué, il accéléra pour dévaler côté Puy de Dôme. Les gamins médusés par son audace firent alors usage de leur révolvers à bouchons… Peu de temps après, ils se retrouvèrent à la gendarmerie de Thiers pour de bonnes remontrances (un des gamins était fils d’un gendarme thiernois)… Leur « victime » avait déclaré : « J’ai été attaqué au Col de St Thomas par des jeunes, sans doute un faux maquis. J’ai dû foncer dans la descente au risque d’avoir un accident et j’ai dû zigzaguer pour éviter les balles ». Le panneau fut retiré lors du passage du Général de Gaulle, en visite présidentielle puis réinstallée..
Depuis, la pancarte est régulièrement refaite suite à des vols ou simplement à son usure. Une pensée pour la famille Dayné qui ont remplacé les douaniers pendant de nombreuses années.
Cette dernière vient d’être recréée par les enfants de René BARNERIAS qui l’ont réalisée au plus près de l’identique, et remplacée par la mairie d'Arconsat, en présence de M le Maire d'Arconsat, Mme la Maire de Chausseterre et du représentant de la confrérie de la Saucisse de choux d'Arconsat.